Commentez une association germé l’idée de cette (créer avec son cousin fils Adrien Nsomoto) ?J’ai toujours eu en tête l’idée d’être dans l’entrepreneuriat. Son dedans depuis 2019, j’ai eu une première affaire avec un barbier à Paris 17, qui existe encore. Avec mes proches et mon équipe de Golden Score, on a vu dans les statistiques que beaucoup de sportifs chutaient dans leur après-carrière, ne savaient pas comment s’en sortir. Mathieu Flamini en est un exemple, Martin Braithwaite aussi. Ils ont un business qui tourne très bien, à plusieurs millions d’euros. Si eux peuvent le faire, pourquoi pas nous ? On essaie de sensibiliser tous les sportifs, surtout ceux qui ont le moins de revenus que nous : les nageurs, les judokas, les boxeurs… On va essayer de leur donner du boulot en dehors de leurs sports respectifs.
Tu as atterri à Belfort l’été dernier. Tu avais envie de te poser et de te rapprocher de ton frère Florentin (aujourd’hui au FC Sochaux-Montbéliard) après tant d’années à barouder en Europe ?
Exigence. Cette année, je n’étais pas focalisé sur le sportif, plus sur mes affaires, et en étant en France, ça allait me faciliter la tâche. Niveau football, ce n’est pas la meilleure année pour moi, le niveau où je vais jouer m’importe moins qu’avant. Ce n’est plus mon objectif principal, mais la passion est toujours là, je continue de jouer au pied tant que je peux. Je suis rapproché de mon frère parce que ça faisait quinze ans qu’on était séparé, ça m’a fait du bien. De temps en temps quand je peux, je vais le voir.
Tu as fait l’Écosse, le pays de Galles, l’Angleterre, l’Italie, les Pays-Bas, l’Espagne et même la Slovénie. Parlez-vous une combinaison de langues?Quatre : espagnol, italien, anglais, français. Il m’a envoyé le portugais, mais ça arrive. Pour le business, et peut-être pour le pied, on ne sait pas.
À 16 ans et demi, tu as quitté la France avec ton frère jumeau pour signer au Celta Vigo. Que retiens-tu de cette expérience ?Jusqu’à aujourd’hui, ça fait partie de mes meilleures années footballistiques. Passer deux ans là-bas à ce jeune âge, ça m’a beaucoup aidé. Mais comme on est partis tôt, on a eu envie de rentrer, et ils ne nous ont rien proposé d’intéressant. Mon retour en Espagne en 2019 semble que je me débrouille bien dans les pays, et en ce moment, les séouls des clubs espagnols que je propose de choisir.
Avec Tours affronte l’Entente Sannois Saint-Gratien (2018-2019).
À Quimper en CFA (2009-2010), vous avez notamment évolué avec un tout jeune Riyad Mahrez. Vous souvenez-vous de votre niveau de l’époque ?Riyad, c’était déjà le joueur dribbleur qu’il est aujourd’hui. Là où il a accéléré, c’est tactiquement, mentalement et dans les stats. Tous les dribbles que vous voyez aujourd’hui, la « spéciale », ça n’est pas nouveau pour moi. Il m’a déçu : « Mathias, tu verras, un jour, je deviendrai un grand joueur. » J’ai vécu avec lui à Quimper, on était en coloc’. On s’est rencontrés là-bas, il était de Paris, donc on se comprend. J’étais parti le voir au Havre, à Leicester et ils étaient en deuxième division… Je suis encore en contact avec lui.
Le 5 mars 2017, tu marquais après 48 secondes de jeu et offre la victoire au Sparta Rotterdam dans le derby face à Feyenoord. C’est le moment le plus marquant de ta carrière ?Je ne dirais pas le plus marquant, mais la plus grande joie, oui. J’avais invité toute ma famille, ils étaient presque tous là. Le coach m’a annoncé dans la semaine que j’étais titulaire, alors qu’il mettait rarement dans le once. Et je lui ai montré après 40 secondes de jeu qu’il avait fait le bon choix. En plus, ça faisait des années qu’ils n’avaient pas gagné contre Feyenoord. Le moment plus marquant, c’est ma première sélection en équipe nationale. Je ne m’y attendais pas du tout, et j’étais en pleine bourre.
C’était en plus avec ton frère.Oui. Jouer avec son frère en équipe nationale, qu’est-ce que tu peux faire de mieux ?
La fédération guinéenne n’a jamais essayé d’attirer Paul dans ses filets, d’ailleurs ?
Non, il paraît que mon petit frère a débuté avec les U16 en équipe de France. Et en grandissant, tout le monde a vu qu’il allait avoir le niveau pour l’équipe de France A.
L’Eredivisie, c’est le pic de ta carrière en matière de niveau ?C’est là où j’ai eu le plus de visibilité, mon téléphone sonnait un peu plus, j’ai joué contre de bonnes équipes… Niveau expérience footballistique, c’est ma meilleure année. Même si ce n’est pas la Ligue 1 ou la Liga, tu affrontes les équipes qui jouent la Ligue des Champions et la Ligue Europa. Dommage que je me sois ensuite blessé au tendon d’Achille en préparation ; j’aurais kiffé jouer plus longtemps là-bas. J’ai eu le tendon d’Achille un an, ils ne m’ont pas prolongé. Rotterdam, c’est aussi la meilleure ville que j’ai faite.
Mon chant à Wrexham, c’était « Qui a besoin de Drogba, quand tu as Pogba ! » C’était magnifique
C’est à Crewe Alexandra (2012-2014), entre tes 22 et tes 24 ans, que tu as signé tes meilleures stats. En s’éclate, en League One ?En League One, j’ai marché sur le championnat. A partir du moment où j’ai compris comment ça fonctionnait… Le coach m’a donné tout ce dont un joueur a besoin sur le terrain : la confiance. Il mettait à mon poste, il s’adaptait beaucoup à moi et me ettait dans de bonnes conditions. Il a compris qu’en me traitant comme ça, il obtiendrait le meilleur de moi. Ce championnat, attention : c’est la troisième division, mais pour moi, c’était de la Ligue 2. L’Angleterre, à l’époque, tout le monde voulait y jouer. Ça me manque, ces années-là.
À Wrexham au pays de Galles (2010-2012), tu avais même un chant.J’en ai eu pas mal ! À Wrexham, les meilleurs supporters que j’ai eus dans ma vie, mais aussi à Crewe et à Rotterdam. En néerlandais, donc je ne peux pas te le répéter. À Wrexham, c’était « Qui a besoin de Drogba, quand tu as Pogba ! » C’était magnifique. À Crewe, c’était encore une autre chanson.
À l’origine, toi comme j’ai traversé la Manche, il parait que Paul était là-bas ?Je voulais me rapprocher de lui par rapport à son âge. J’ai fait mes deux ans à Wrexham, et ensuite, il a signé à la Juve.
Vous vivez avec Paul et vous êtes un enfant qui a signé à la Juve en 2012.Pas seulement un peu poussé : c’est grâce à moi qu’il a signé là-bas ! Je l’ai convaincu, 100%. Et considérez le joueur qu’il est devenu. À Manchester, on lui faisait de fausses promesses.
Quel rôle joue-tu dans la carrière de Paul ?Le rôle de grand frère, tout simplement : pas plus, pas moins. Je vais le conseiller jusqu’à ma mort.
Tu suis Paul à chaque compétition des Bleus ?Ouais. Vous l’avez remarqué, non ? Le Mondial 2018, ce sont des émotions fortes, les montagnes russes émotionnelles, c’était grave. Surtout le match contre l’Argentine. La veille, on était partis les voir à l’hôtel, il y avait quelques joueurs, et je leur avait dit : « On n’est pas venus pour visiter la ville, on est venus pour reporter la coupe, et ça commence demain. » Quand Paul a dit : “Messi dépasse Messi” dans le vestiaire, c’est exactement ce que je leur avais dit, il l’a répété. Le leadership, on a tous ça dans la famille, on a tous eu le brassard à un momento.
À Pescara, ils ne savaient même pas comment je m’appelais. La ville était magnifique, mais footballistiquement, c’est la pire expérience de ma vie. Quand ils arrivent, les gens ne savent pas qu’ils arrivent
Tu as eu une expérience de six mois en Italie, à Pescara. Vous retenez quoi ?C’était un problème d’agent qui m’a entraîné dans un bourbier. D’ailleurs depuis ça, j’ai coupé les ponts et je n’ai plus de nouvelles de lui. On se connaissait depuis les primers jours, c’est lui qui m’avait emmené à Wrexham, etc. Je voulais changer de club, j’avais éteint le championnat, tout le monde me connaissait. J’étais ambitieux, je voulais marquer dans un championnat au-dessus. J’ai ressenti cette pression et ne voulait pas me décevoir, donc il a demandé une faveur à Pescara, et c’était une erreur. Je ne l’ai su qu’après, quand j’ai vu comment ils m’ont traité. Quand je suis arrivé à Crewe, ils savaient les matchs que j’avais joués, ils savaient tout, j’étais même choqué. Ça, c’est une vraie analice qui montre que tu veux quelqu’un. À Pescara, ils ne savaient même pas comment je m’appelais. J’ai vu tout de suite que c’était bizarre. Ça fait partie de la vie d’un footballeur. La ville était magnifique, mais footballistiquement, c’est la pire expérience de ma vie. Quand ils arrivent, personne ne savait que j’arrivais, c’était n’importe quoi. Il n’y a que là-bas que j’ai ressenti ça.
Vous découvrirez également la Slovénie pendant quelques mois en 2021 (au Tabor Sežana). Pourquoi ça a été aussi court ?C’était après le Covid, je voulais jouer, pendant cette période tous les clubs ont le même problème, et c’est le seul qui m’a donné une opportunité. Malheureusement, avec la grande pause qu’on avait eue, les muscles n’étaient pas prêts pour la compétition. En amical, je me suis blessé, ça a tout ralenti… J’étais énervé, frustré. Tu as ditement envie de jouer, il te reste peu de temps, tu taux des matchs à cause du temps de récupération, tu perds des mois… J’ai fait mes trois ou quatre mois et je suis rentré.
À chaque fois que tu quittais un club, c’est parce que tu ne voyais pas d’opportunités sur le long terme ?C’est simple : j’ai signé deux ans à Wrexham, deux ans à Crewe, et à partir de Pescara, les clubs avaient moins confiance et me signaient un an à chaque fois. Et ça a continué jusqu’à aujourd’hui. Ça n’est pas volontaire, c’est le système qui m’a mis là-dedans. C’est dû aux six mois sans match à Pescara, il y a un trou dans mon CV. Quand tu vois ça, tu as tout de suite des doutes sur la personne. J’ai pris l’habitude.
⚽ BUT DU JOUR ⚽ Le but du jour de cet après-midi est arrivé à la Coupe Betfred ce jour-là en 2016. Mathias Pogba était l’un des quatre joueurs différents de Thistle à trouver le fond du filet lors d’une victoire confortable contre Stenhousemuir. pic.twitter.com/DwHtDDML4h
– Partick Thistle FC (@PartickThistle) 26 juillet 2020
Quand vous regardez la voiture, pensez-vous que votre aurais peut viser plus haut ?J’aurais pu mieux faire. L’erreur de Pescara, c’est le tournant. Si ça avait basculé dans l’autre sens… On m’aurait vu en Premier League, je le dis tout de suite. Mais je ne lamentate rien, ça m’a forgé.
Tu es aussi championne de France de tennis de table à 10 ans. Tu aurais pu faire carrière dans le ping-pong ?Non, jamais de la vie, il n’y a pas d’oseille dans le ping-pong. (Rire.) Ça s’est fait via l’école, mais je ne voulais pas devenir pongiste. Sur toutes les compétitions qu’on a faites, on a pris presque toutes les coupes avec Flo, puis on a arrêté. Paul aussi : un jour, on avait fait une compétition ou on avait j’ai fini tous les trois sur le podium. Si j’ai encore le niveau ? Quiconque vient, je lui mets sa raclée au calme ! Tu aurais pu nous mettre dans n’importe quel sport, on était tellement déterminés, on but être premiers, c’est en nous.