[L’industrie c’est fou] Au Qatar, un stade démontable construit avec des containers

Logements, micro-usines, piscines ou commerces… Une fois fini leur première vie dans le secteur Maritime, les conteneurs d’aujourd’hui se réinventent, portés par l’essor de projets de recyclage innovants. Au Qatar, ils peuvent même servir à construire un stade de football de 40 000 places ! D’abord nommé Ras Abou Aboud, ce complexe a été reaptisé Stade 974, une désignation qui renvoie à la fois au nom de conteneurs utilisés et à l’indicatif téléphonique international du pays.

La bataille, tenue par le cabinet d’architectes espagnol Fenwick Iribarren, a été inaugurée mardi 30 novembre, à l’occasion d’un match de la Coupe arabe de la Fifa, plus devra encore attendre une pour son heure de gloire. Il fait en effet partie des huit stades bâtis par le Qatar dans le cadre de la Coupe du monde 2022, qui se tiendra Exceptionnellement automatiquement en raison des températures suffocantes de l’émirat.

6 500 ouvriers décédés

Grâce à sa proximité avec le port de la capitale, Doha, le Stade 974 peut facilement être stocké dans des conteneurs, comme depuis l’ailleurs permis d’acheminer des matériaux de construction nécessaires à l’organisation du tournoi. Selon les architectes, il aurait fallu 40% d’eau en moins pour se rapporter aux stades classiques. L’espacement entre les sièges aurait été pensé pour privilégier l’aération naturelle et éviter les recours à la climatisation. Lorsque Kylian Mbappé, Antoine Griezmann et Karim Benzema auroné la coupe à la maison, le stade sera démonté afin d’installer une version réduite sur un autre site.

S’il convient de saluer cette initiative écologique, il faut également rappeler les craintes des associations environnementales concernant cette Coupe du monde. Le Qatar avait promis en octobre 2018 un « bilan carbone neutre », mais ne semble pas avoir suffisamment investi dans les énergies renouvelables. Par ailleurs, le pays détient le record mondial de rejet de CO2 par habitant dans l’atmosphère, avec 37 tonnes en 2017 contre 11 tonnes dans l’environnement français. Au-delà du climat, le bilan humain s’annonce également catastrophique : selon le GardienPlus de 6 500 ouvriers étrangers sont morts depuis le début des travaux.

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