Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le 26 novembre 2021 à 10h41
En 1996, le Paris-SG rapporte la Coupe des coupes aux dépens du Rapid Vienne (1-0). D’un coup franc terrible, Bruno Ngotty apportait à la France sa deuxième Coupe d’Europe.
La France affiche à son palmarès deux Coupes d’Europe. À jamais première dans l’histoire du ballon rond tricolore, l’Olympique de Marseille à décroché la C1 aux dépens du grand AC Milan en 1993 (1-0), année de la première édition sous l’appellation «Ligue des Champions», Grâce à une tête victorieuse de Basile Boli entrée dans la légende. Si avant la fin et plus tard, le Paris-SG essaie d’imiter est grand rival de l’Hexagone dans une compétition dont le niveau n’a jamais été aussi élevé, le club parisien peut aussi se targuer d’avoir développé une coupe européenne .
Certes, elle n’existe plus, mais le club parisien a signalé la C2, la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe. Non décerné depuis 1999, il oppose les clubs européens lauréats des coupes nationales. Tombeur de Strasbourg (1-0) en finale de la Coupe de France, le 13 mai 1995, grâce à un but de Paul Le Guen, le PSG était allé au bout de la saison suivante de cette C2, créée en 1961. Le club de la Capitale avait réussi là où avait échoué l’AS Monaco en 1992 (défaite 2-0 face au Werder Brême).
Weah, Ginola, Valdo et Ricardo Sr., Djorkaeff, Loko, Dely Valdés et Ngotty arrivent
Demi-terminé la saison précédente de la C1 face à Milan (0-1, 0-2), le Paris-SG est entré dans une nouvelle ère à partir de 1995. George Weah, qui recevra le Ballon d’Or France Football en fin d’année année – une première pour un joueur africain -, David Ginola, Valdo et Ricardo, héros des campagnes précédentes, sont notamment partis sous d’autres cieux après avoir décroché le titre de Champion de France en 1994, le deuxième sacre national avril 1986. Youri Djorkaeff, Patrice Loko, Julio Cesar Dely Valdes, Bruno Ngotty ou Stéphane Mahé débarquent pour tenter de faire oublier ces illustres éléments.
Aux manettes depuis la saison précédente, Luis Fernandez a évoqué le club jusqu’aux deux victoires en Coupes, dont la première Coupe de la Ligue de l’histoire. L’ancien milieu de terrain de l’écurie parisienne et des Bleus veut faire mieux que la troisième place en Championnat et hisser le club le haut possible en Coupe d’Europe. Il va y parvenir et entrer un peu plus dans les cœurs des supporters.
Arrêt Djorkaeff
Si le Paris-SG n’est pas finalement Champion de France au lendemain d’un départ en fanfare – il se termine à Auxerre, auteur d’un superbe doublé Championnat-Coupe de France – il accomplit un exercice européen parfait. Sorti en demi-finale les trois années précédentes, le club présidé par Michel Denisot signe ainsi des victoires. Ou presque (seulement une courte défaite en quarts au match aller).
Dans la soixantaine de la finale, l’armée parisienne a repris le dessus en septembre face aux Norvégiens de Molde (3-2, 3-0). Un certain Solskjaer ouvre le score d’un match aller avant que Paul Guen, Djorkaeff (sur penalty) et Dely Valdes ne fassent la différence. Djorkaeff est revenu deux semaines plus tard au Parc des Princes, gênant le passé de Pascal Nouma, auteur d’un doublé rapide en première période. Le futur champion du monde 1998 encore ses partenaires sur la bonne voie au Parc face au Celtic Glasgow (1-0), le 19 octobre au plus fort des huitièmes. Loko (double) et Nouma entrent dans les Ecossais au Celtic Park au retour.
Une seule défaite à Parme
En quart de finale, le PSG doit faire face à l’une des meilleures équipes d’Italie, le pays qui domine toute l’Europe. J’ai quitté la C2 en 1993 (avant la finale en 1994) et suis resté au sud pour sacrer en Coupe de l’UEFA (C3, l’ancienne Ligue Europa). Si l’AC Milan domine la Serie A, le club parmesan est juste derrière. Paris reste donc sur ses gardes d’autant plus, qu’il s’incline au match aller (0-1). Hristo Stoichkov est le bourreau de Bernard Lama qui bat si affectueusement une frappe idéalement croisée du pied gauche comme le Bulgare.
Le coup d’arrêt est significatif pour les Parisiens mais l’écart, infime, va être effacé au Parc des Princes. Raï remet vite les deux formations à égalité sur penalty (9e minute). Patatras, Melli égalise dix-sept minutes plus tard, obligeant l’équipe de la Capitale à inscrire deux autres pions. Ce sera le cas pour Loko (38e) et Raï, auteur d’un nouveau penalty victorieux (69e). Le PSG rallye encore le dernier carré (3-1) !
Vient alors la double confrontation avec La Corogne de Bebeto et Manjarin. Lama empêche l’attaquant brésilien champion du monde deux ans plus tôt de marquer puis Djorkaeff, entre en jeu, donne la victoire au Riazor sur une incroyable frappe sortie de nulle part à une minute de la fin (1-0). Quatorze jours plus tard, Loko valide la qualif à la Porte d’Auteuil (1-0). Après trois participations consécutives à la finale (Juventus Turin, Arsenal et AC Milan), le PSG concourra enfin à son succès au niveau continental.
Le coup franc libérateur de Ngotty, les parades de Lama
Le 8 mai 1996, le Rapid Vienne, l’équipe surprise de la compétition, défie le club français pour le titre au Stade du Roi Baudoin à Bruxelles. Luis Fernández reconduit une défense à trois Ngotty-Roche-Le Guen devant Lama et installe un milieu Fournier-Bravo-Guérin-Colleter derrière le trio offensif Raï-Djorkaeff-Loko. Tombeur du Sporting Portugal, du Dinamo Moscou et de Feyenoord, le Rapid n’est pas à négliger. Le PSG domine néanmoins la finale. Touché à la cheville, Raï doit vite laisser sa place à Dely Valdes (12eme) puis Konsel claque sur sa transversale la frappe de Djorkaeff. Le numéro six parisien est ensuite déstabilisé par Guggi mais, trop lointain pour lui, il laisse le coup franc à Ngotty dont il décale le ballon. En contestation alors la 29eme minute. Dès 35 mètres, la lourde frappe du pied droit du défenseur devient légèrement déviée par Schöttel et le ballon au fond des filets autrichiens (1-0) ! Konsel est impuissant sur sa droite, Paris se libère et ouvre le score. Le plus dur est fait.
Le PSG va poursuivre sa domination mais rester à la merci du Rapide après des situations non converties par Djorkaeff, Dely Valdes et Guérin. Lama sauve alors les siens sur deux parades magistrales devant Jancker et Ivanov ! C’est fini, Monsieur Pairetto siffle la fin, Paris tient sa Coupe d’Europe. A suscité 15 000 supporters parisiens massés dans les tribunes, Lama lève la Coupe dans le ciel belge. Fernández est devenu le premier participant français à remporter une compétition continentale. Appelé par Denisot pour remobiliser ses joueurs et insuffler un état d’esprit conquérant, Yannick Noah danse avec les lauréats dans le vestiaire, Nouma déhanche vigoureusement, la joie est incommensurable. L’année suivante, Paris parvient à doubler dans cette C2, battu par le FC Barcelone sur un penalty de Ronaldo (0-1).