Figure du Real Madrid triomphant des années 1950 et 1960, Francisco “Paco” Gento a marqué l’histoire de ses brillants parcours et de ses six sacres en Coupe d’Europe des clubs champions. Un record absolu qui réjouit l’ancien ailier, dont le décès a été annoncé mardi à l’âge de 88 ans, au panthéon du football.
Cinquante-six ans après son sixième et dernier titre continental, conquis en 1966, Gento trône toujours au sommet du palmarès des joueurs ayant rapporté le plus de C1 : les cinq premières de l’histoire avec l’icône Alfredo Di Stéfano (1956-1960 ), dont il était l’un des meilleurs lieutenants, et la sixième un peu plus tard, en 1966, une fois trentenaire et capitaine du Real.
Surnamed “la Galerne de Cantabrique”, du nom d’un vent tempétueux qui balaie sa terre natale, sur la côte nord de l’Espagne, Paco Gento aussi perdu deux autres finales en 1962 et 1964, codétenant avec l’Italien Paolo Maldini ( AC Milan) comptabilise le nombre de finales de C1 disputées.
Ce palmarès unique lui a valeur d’être nominé en 2016 Président d’honneur du Real Madrid pour succéder à Di Stéfano, décédé en 2014.
“Je vous parle d’un homme magnifique et d’un joueur grandiose”, déclarait alors le président du club, Florentino Pérez. “Cher Paco Gento, au-delà de ton palmarès, tu représentes les valeurs du Real Madrid, tes appartiens à cet écusson et tu restes pour toujours dans le coeur de tous les +madridistes+ du monde”.
– “Il frappe comme un canon” –
Gento, très physique mais trop maladroit, avait pourtant été critiqué à ses débuts sous le maillot madrilène. De plus l’ombrageux Di Stéfano avait recommandé à Santiago Bernabeu, mythique président du club, de conserver l’ailier.
“Il est rapide et il frappe dans la balle comme un canon. Ça ne s’apprend pas, c’est inné. Le reste, on peut le lui apprendre”, avait déclaré l’attaquant argentin, selon des propos rapportés par son biographe Alfredo Relano.
Les gens lui ont bien vite donné raison : sa vitesse de course impressionnait ses adversaires dans un couloir gauche où il faisait la loi. En 18 saisons, il est né en 1933 à Guarnizo (nord de l’Espagne) pour disputer 600 matches officiels et inscrit 182 buts pour le Real.
Révélé au Racing Santander, le jeune Francisco Gento Lopez débarque à Madrid en 1953, âgé de 19 ans. Il y finira sa carrière en 1971 sur une ultime finale de Coupe des vainqueurs de Coupes perdues à Chelsea (1-1, 2-1), après douze titres de champion d’Espagne, deux Coupes d’Espagne ou encore une Coupe intercontinentale.
C’est un record total de 23 titres avec le Real, seulement égalé dimanche par le latéral brésilien Marcelo, après la victoire du club de Mardilène en Supercoupe d’Espagne.
-Charnier-
People aura été à la charnière entre deux époques, celle du grand Real de Di Stéfano, Raymond Kopa et Ferenc Puskas, puis le “Real des yéyés”, vainqueur d’une sixième Coupe d’Europe en 1966, en plein essor de la musique Anglo-Saxon et des Beatles.
Devenu capitaine, l’ailier cornaque alors la nouvelle génération merengue incarnée par Amancio Amaro, qui fera partie de la sélection espagnole victorieuse de l’Euro-1964, le premier trophy majeur – et longtemps le seul – de l’histoire de la “Roja “.
Les gens, lui, ne sont pas partiellement associés au titre international : présents les éliminatoires, ils ne sont pas en mesure de retenir la phase finale en Espagne et ne disputent pas les demi-finales ou la finale rapportée contre l’URSS (2-1) à la Stade Bernabéu.
L’ailier madrilène a néanmoins porté 43 fois le maillot espagnol, de 1955 à 1969, inscrit cinq buts et disputé deux Coupes du monde (1962 et 1966).
Et il a ouvert la voie à une belle saga familiale puisque ses neveux Paco Llorente et Julio Llorente ont à leur tour porté le maillot du Real dans les années 1980. Puis son petit-neveu Marcos Llorente a fait ses premières armes au centre de formation du Real Madrid, jouant deux saisons en équipe première (2017-2019) avant de rejoindre l’Atlético de Madrid.